Les comptes nationaux de la santé pour 2006 permettent de mesurer l’impact des réformes mises en œuvre par la réforme Douste-Blazy et leurs répercussions sur les complémentaires santé.
Sur le plan quantitatif, les données publiées cette semaine apportent quelques bonnes nouvelles. En premier lieu, pour la première fois depuis 1998, les dépenses de santé en valeur augmentent moins vite que le PIB. Ensuite, l’instauration des contrats responsables a permis d’encadrer les prises en charge complémentaires au point que la part des Assureurs, des Mutuelles Santé et des IP est restée globalement stable. Enfin, le montant des indemnités journalières versées par la sécurité sociale est en diminution ce qui confirme un retournement de tendance amorcé en 2005. Donc, une amélioration globale de la maîtrise des dépenses de santé.
La part globale de la sécurité sociale décroît légèrement à 70% (-0, 3% entre 2004 et 2006) au détriment de la part des ménages qui augmente dans la même proportion à 8,6%. Les complémentaires restent stables à 13 %. Notons toutefois que sur les dix dernières années ces dernières ont progressé de 0,6%.Les chiffres posés, nous pouvons déduire deux informations majeures. La première est que les mesures d’encadrement donnent des résultats, au moins ponctuellement. La seconde est que ces résultats restent modestes. Ceci parce que la profondeur de la réforme est insuffisante. L’association et la responsabilisation des professionnels de santé ne sont pas réalisées. La convergence d’intérêts n’est pas au cœur des préoccupations des uns et des autres. Les acteurs du système de santé ne pourront pas faire l’économie d’une révision profonde de leurs modes de contribution au système de santé. De même les assureurs complémentaires devront être associés plus étroitement à la stratégie globale et aux décisions qui en découlent. C’est pour nombre d’entre eux d’autant plus important que l’assurance santé est en train de devenir aussi sensible que le fût l’assurance auto ces dernières années : un produit clé dans la gestion des risques des particuliers ! Henri DebruynePresidente de CAPA Conseil